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Bull. AFAV 2015
Excoffon et al.
Les verres de l’îlot Camelin à Fréjus (Var).
Un aperçu du mobilier des Ier et IIe siècles ap. J.-C.
Pierre EXCOFFON1, Danièle FOY2, Janick ROUSSEL-ODE3
mots-clés : Narbonnaise, Fréjus, habitat, verres Ier et IIe s., marques
Notes
1 Service Archéologie et Patrimoine de la Ville de Fréjus, chercheur associé UMR 7299 Centre
Camille Jullian, AMU/CNRS, Aixen-Provence.
2 Chercheur CNRS, UMR 7299
Centre Camille Jullian AMU/CNRS
Aix-en-Provence.
3 Chercheur associé UMR 7299
Centre Camille Jullian AMU/CNRS
Aix-en-Provence.
La fouille préventive de l’îlot Camelin, effectuée
en 2013, couvre près de 2000 m2. Elle est située
sur le lanc sud-ouest de la butte naturelle sur
laquelle le centre-ville actuel est installé (ig. 1).
La première occupation, à la in du Ier s. av. J.-C.,
se matérialise par un premier urbanisme composé
de rues et de maisons. Un puits, une aire de
stockage en silos, des fours domestiques et des
traces de forgeage sont les témoignages les plus
marquants de cette première phase d’occupation.
La période suivante (2A) est marquée par la
reconstruction totale du quartier. L’orientation
reste la même, mais l’ensemble s’insère alors
dans le plan d’urbanisme de la ville qui se met en
place dans la première moitié du Ier s. ap. J.- C.
(Rivet et al. 2000). Un grand îlot est construit,
bordé à l’est et à l’ouest par deux rues dont une
est conservée sur toute sa largeur (16,80 m). Au
moins trois maisons occupent l’espace de l’îlot
fouillé. Le premier lot de verres étudié correspond
à l’occupation de ces trois ensembles qui s’arrête
dans les années 70/80. Un incendie, survenu
avant la in du Ier s. ap. J.-C., touche au moins
deux maisons et marque la in de cette phase.
La phase de reconstruction (3A) semble s’opérer
rapidement après ces faits et les deux maisons
sont entièrement reconstruites (ig. 2). L’une
d’elle (maison 2) est composée de plusieurs salles
organisées autour d’une cour. Le programme
décoratif est constitué de pavements en opus
signinum, décorés de crustae de marbre, et
les murs sont tous couverts de décors peints.
Les seuils d’accès sont constitués de blocs
monolithiques en grès et l’entrée principale de la
maison devait se trouver sur la rue située à l’ouest.
Le plan de la seconde maison reconstruite (maison
1), positionnée sur une terrasse supérieure, reste
dificile à déinir en raison de la récupération de
l’ensemble des structures et d’importants travaux
de terrassement postérieurs. On note toutefois
la présence d’un pavement en opus tessalatum
monochrome au sein de cette maison qui ouvrait
sur la rue à l’est. Le reste de l’îlot est occupé par
des espaces plus dificilement interprétables,
mais plusieurs secteurs à vocation artisanale sont
déinissables, comme par exemple un moulin à eau.
Au cours du IIe s., diverses reprises et divisions de
l’espace témoignent de réaménagements, mais
le plan d’ensemble change peu. Le second lot de
verres présenté appartient à cette phase.
Le Port
Fig. 1 Localisation du site
sur le plan de la ville antique
de Forum Iulii (© SAPVF/C.
Larocca, d’après Rivet et al
2000, complétée).
Ville de Fréjus
Service Archéologie et Patrimoine
0
L'Îlot Camelin est dans l'ellipse
500m
Les verres de l’îlot Camelin à Fréjus (Var)
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CARDO
ILÔT
CARDO
maison 2
localisation du dépotoir
maison 1
MR4087
LHERENN
CA STORI S
maison 3
0
2m
10m
N
1/20e
Fig. 2 Relevé de la phase
3A (IIe siècle) (© F. Osenda/
S. Roucole/SAPVF).
À partir du IIIe s. ap. J.-C., des signes évidents
de repli de l’occupation sont observables et les
supericies occupées se réduisent. Une tombe en
bâtière de l’antiquité tardive, installée au sein des
vestiges de l’îlot, atteste clairement ce recul de
l’habitat pour cette période.
On estime avoir recueilli dans la fouille les
fragments de 400 pièces de verre environ. On
présentera d’abord quelques pièces de la vaisselle
du Ier s. provenant de divers contextes rattachés
à la phase 2A, puis des contenants provenant
essentiellement d’un même contexte, un dépotoir
qui s’est constitué vers la in du IIe siècle.
Un lot de verreries du Ier siècle
Le corpus de l’îlot Camelin conirme la diversité,
la richesse et la précocité du vaisselier en verre
de Fréjus. Pour le Ier s. ap. J.-C., quelques formes,
déjà bien représentées sur les sites domestiques
des Aiguières, de l’espace Mangin et de la Porte
d’Orée (Cottam, Price 2009, 185-250 ; Fontaine
2012, 220-281), se retrouvent en nombre dans
l’îlot Camelin et illustrent la diversité des variantes
que l’on peut observer au sein même de chaque
type.
Onze bols linear cut (ig. 3, n° 2-4), hémisphériques
ou tronconiques, conirment la forte représentation
de ce type de vases sur le littoral est-narbonnais, et
notamment à Fréjus, dans des contextes datables
de la décennie précédant le changement d’ère à
50 de n. è. Pour les teintes, nonobstant les coloris
habituellement rencontrés (ambre et cobalt), il
est intéressant d’observer la présence de bols
linear cut verdâtre, incolore (teintes généralement
attestées sur les sites orientaux) ou vert émeraude
(teinte qui n’avait pour l’instant pas été rencontrée
dans le corpus est-narbonnais). À ces vases à
panse lisse, il faut ajouter un exemplaire profond à
côtes courtes peu saillantes, réalisé dans un verre
ambre présentant une altération qui lui donne un
aspect doré (ig. 3, n° 1).
Quatorze coupes à côtes Is. 3 (ig. 3, n° 5) ont été
collectées (10 bleu-vert, 2 ambre, 1 bleu cobalt
et 1 mosaïquée). Deux coupes Is. 1, réalisées
en verre mosaïqué à décor milleiori (ig. 3, n° 6)
illustrent une catégorie de vaisselle de semi-luxe
récurrente à Fréjus.
Treize fragments de vases sigilloformes (ig. 3, n°
7-13), réalisés dans des teintes vives, de proils
variés sont attestés : la majorité correspond à des
coupes biconvexes, quatre à des assiettes de
type AR 9.1. L’essentiel de ces vases est moulé
dans du verre vert émeraude, mais on peut aussi
noter du verre bleu cobalt, bleu outremer et,
élément plus remarquable, du verre milleiori (au
décor semblable à celui de la coupe à côtes Is. 3
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Fig. 3 Îlot Camelin à Fréjus.
Vases moulés du Ier s.
(© J. Roussel-Ode)
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mosaïquée et des coupes Is. 1).
À ces formes moulées, s’ajoute un ensemble
de vases souflés à la volée qui présentent des
formes déjà bien attestées à Fréjus : des bols Is.
12 d’une grande diversité morphologique (ig.
4, n° 14-16) ainsi que des formes inspirées de
la vaisselle métallique : canthares et modioli
présentant diverses variantes, très colorées. Pas
moins de 23 vases de cette catégorie peuvent
être comptabilisés : larges vases à bord en gradin
0
5 cm
(ig. 4, n° 17) et à pied débordant (ig. 4, n° 26),
canthares et modioli à bord formé par double repli
du verre (ig. 4, n° 18-20, 22) ou décor de listel
ourlé (ig. 4, n° 21), canthare à pied rapporté
en coupelle inversée (ig. 4, n° 25), cratère ( ?)
à panse carénée et petites anses ornementales
(ig. 4, n° 24).
Une série de coupelles Is. 69a, souflées en verre
bleu-vert ou en vert clair (ig. 4, n° 23), à bord en
bandeau ont la particularité de présenter un proil
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Fig. 4 Îlot Camelin à Fréjus.
Vases souflés du Ier s.
(© J. Roussel-Ode)
0
5 cm
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élancé et une panse à tendance hémisphérique.
La circulation de cette forme est généralement
datée entre 30-40 et 80 ap. J.-C. La concentration
de cette variante de la forme sur le littoral estnarbonnais et notamment à Fréjus est à noter (cf.
Cottam, Price 2009, 240, n° 220-228, pl. 13).
Un gobelet incolore Is. 32, à dépressions (ig. 4,
n° 29) correspond à la forme élancée du type.
Trois fragments de coupes AR 30 (ig. 4, n° 27) et
un fragment de bol à décor de course de char (ig.
4, n° 28), tous bleu-vert, illustrent le verre souflémoulé.
Quelques fragments à bord coupé et panse ornée
ou non de lignes incisées externes, incolores,
verdâtres ou bleu-vert, complètent le corpus des
31
vases à boire du Ier s. Un gobelet se détache de
cette série à bord coupé par sa teinte bleu cobalt
et une épaisseur de verre plus importante (ig.
4, n° 30) et évoque les solid beakers à pied en
disque. Deux fonds à pied écrasé en galette (ig.
4, n° 31) rappellent certains fonds déjà collectés
à Fréjus notamment sur les sites des Aiguières
(Cottam, Price 2009, n° 228, pl. 13) et de l’Espace
Mangin (Fontaine 2012, 272, n° MNG76).
Quelques balsamaires Is. 8 sont également
présents.
Les contenants du IIe siècle
Ces récipients sont pour la plupart issus d’un
dépotoir qui comble un bassin (ou une fontaine)
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dessins
Fig. 5 Îlot Camelin à Fréjus.
Récipients à panse carrée
ou rectangulaire bleu-vert du
IIe s. (© D. Foy)
39
et des canalisations. L’homogénéité du mobilier
et la quantité des recollages laissent penser que
ces objets ont été accumulés rapidement peutêtre en un seul temps ; elles pourraient reléter
la destruction accidentelle, partielle ou complète
d’une ou de plusieurs maisons.
42
41
Les fragments de verres retrouvés dans ce
contexte clos renvoient à 200 individus environ
dont les trois-quarts révèlent de la vaisselle de
table souflée ou moulée dans du verre incolore.
De nombreux débris de vitres sont également
présents dans ce contexte qui s’est constitué à la
Les verres de l’îlot Camelin à Fréjus (Var)
in du IIe s. comme l’indiquent le mobilier associé
(essentiellement céramiques et verres dont un
fragment mosaïqué) et la stratigraphie. On trouve
néanmoins aussi dans ce dépotoir de la vaisselle
du début du IIe s. Les contenants en verre bleuvert ou bleutés que nous présentons ci-dessous
se chiffrent à une quarantaine d’exemplaires.
Nous ne mentionnons pas ici les cruches incolores
faisant partie du service de table.
Quelques verres exhumés en 1995 lors de la
fouille très partielle de ce dépotoir4, se sont vus
complétés par des fragments trouvés lors des
fouilles de l’été 2013 : c’est le cas pour le fond
marqué d’une ancre, voir infra, déjà publié (ig. 6,
n° 50).
Notes
4 La vaisselle incolore très volumineuse fera l’objet d’une étude
supplémentaire. L’ensemble du
mobilier sera évidemment regroupé dans la publication monographique.
5 Les enquêtes dans la province
romaine de Rhétie ont révélé
l’existence d’au moins 80 exemplaires (en plusieurs variantes)
dont environ 35 dans la seule
ville d’Augsbourg (Rottloff, 2006
et quelques autres mentionnés
dans Pfahl, 2012, 212-217).
Les trouvailles en Suisse, Autriche, Slovénie et Croatie sont
respectivement
mentionnées
dans Amrein, 2006, n° CH 31,
127-128 ; Glöckner, 2006, n°
AUS 58, 62-63 ; Lazar, 2006a,
n° SI 81 ; Fadić, Štefanac, 2012,
n° 216-218.
Récipients à panse carrée ou rectangulaire en
verre robuste, bleu-vert ou verdâtre
Sans surprise, les bouteilles carrées sont les plus
nombreuses. Une douzaine de pièces bleu-vert
ou verdâtres ont été dénombrées sur la base de
leur fond et de leur partie haute. Deux variantes
peuvent être distinguées en fonction des anses,
soit inement peignées (ig. 5, nos 32-34), soit
biides, ces dernières étant plus nombreuses
(ig. 5, nos 35-38). Tous les fonds sont marqués.
Deux bouteilles du dépotoir portent des cercles
concentriques : deux cercles ou davantage (ig.
6, nos 43-44). Il s’agit d’une marque banale que
l’on retrouve sur des fragments venant d’autres
contextes. Les autres fonds de récipients sont
ornés de motifs géométriques : petits cercles
concentriques pointés placés sur le pourtour et au
centre (ig. 6, n° 45), diagonales séparées par des
points (ig. 6, nos 46-47), rosette en fort relief (ig.
6, n° 48) et d’emblèmes.
Trois pièces avaient une marque igurée. L’une
trop lacuniare n’est pas identiiable et reste
hypothétique (ig. 6, n° 49), mais les deux autres
bien conservées, témoignent d’importations.
La première, une ancre entourée de points (ig.
6, n° 50), a été découverte en 1995 et est déjà
publiée (Foy 2011, n° F-CAR 311) mais elle a
été complétée. Il pourrait s’agir d’une importation
de la péninsule ibérique, par référence à une
découverte identique à Badalone (Price 2006, n°
E-CAR.033).
De plus petit format et en verre mince et bleuté,
la seconde marque igurée présente un oiseau
entouré de deux ou trois lettres : CS|C (ig. 6,
n° 51). Dificilement lisible, cette estampille se
réfère vraisemblablement à Caius Salvius Gratus
dont deux fonds trouvés à Marseille et à Aix-enProvence portent le nom développé (Cabart et
al. 2006, n° F-CAR 241 et 242). Abondamment
attestée en Vénétie (Larese 2004, 58-60) comme
en Lombardie (Corpus Verre Lombardie 1, n°
243 à 247 ; id., Lombardie 2, 190, n° 278-279 ;
265, n°408 ; Diani, Invernizzi 2013, 83-84), mais
aussi plus au nord, surtout dans le bassin du
Danube5, cette marque est connue sous plusieurs
variantes. L’une d’elles serait l’abréviation CSCR
accompagnant un oiseau. Visible sur plusieurs
trouvailles faites en Italie et au-delà des Alpes et
de l’Adriatique (Diani, Invernizzi 2013, 78 ; Rottloff
27
2006, 146 ; Amrein 2006, 210), ce timbre n’était
pas encore attesté en Gaule. Il témoigne d’une
importation de l’Italie du Nord.
Un second récipient pourrait avoir la même
origine. Il n’en reste qu’un fragment, issu d’un
niveau de surface de la fouille de l’Îlot Camelin, se
rapporte très certainement à une grande bouteille
rectangulaire (fond de 15 cm de long au moins),
forme exogène à la Narbonnaise (ig. 7, n° 52).
L’inscription très fragmentaire n’est pas restituable :
il ne subsiste que le haut de quatre ou cinq lettres
indéchiffrables, mais leur disposition en ligne, le
long du plus grand côté, laisse raisonnablement
penser que l’inscription se développait sur deux
ou trois rangs selon la coniguration connue à
Linz (Glöckner 2006, n° AUS 68 et 69), à Ribnica
en Slovénie (Lazar 2006, n° SI 67), et à Grado
(Giacobelli 2002, n° 55). Modeste, ce fragment
est cependant l’unique attestation de la présence
d’une bouteille rectangulaire venue du nord de
l‘Italie jusqu’en Narbonnaise. Il prouverait, au
même titre que les bouteilles carrées marquées
Caius Salvius Gratus, que si l’essentiel des
productions du nord de l’Italie sont diffusées vers
des terres plus septentrionales, il existe un petit
courant commercial vers la Méditerranée.
Autres récipients en verre robuste, bleu-vert ou
verdâtre
Les autres récipients sont des vases fermés,
cylindriques, ovoïdes ou tronconiques plus variés,
pour l’essentiel réservés au service de table.
Toutefois, deux verres peu ou pas décolorés
peuvent néanmoins être considérés comme des
récipients pour le transport ou le stockage de
liquides.
- Le fond d’une bouteille cylindrique bleutée et de
petit format a la particularité rare d’être estampé
(n° 53, ig. 7). Simple, la marque qui n’occupe que
la partie centrale, est constituée d’un double cadre
carré dans lequel sont placés quatre points.
- Les cruches à double compartiment, dont la
panse est carrée ou ovoïde (AR 168), ne sont
pas fréquemment attestées en Narbonnaise,
mais cela est peut-être dû à la dificulté de les
identiier lorsqu’elles ne sont pas sufisamment
bien conservées. On connaît néanmoins un
exemplaire à panse quadrangulaire à Arles (Foy
2010, n° 472) et trois autres récipients à panse
ovoïde ou globulaire à Orange (Orange : Tout feu
2001, n° 333 ; Roussel-Ode 2014, n° ORA 590),
à Die (id., n° DIE 62) et dans les fouilles du Rhône
à Arles (Fontaine 2012, n° GFO 221, 533). Le
lieu de production de ces vases, qui apparaissent
dans tout l’Empire romain (au moins de la Grèce à
la Grande-Bretagne) dès la première moitié du Ier
s., ne peut être précisé.
Les fragments retrouvés dans le dépotoir sont
ceux d’un vase bleu-vert à anse biide et corps
vraisemblablement ovoïde (ig. 7, n° 54).
- Les vases pansus bleu-vert ne sont signalés
dans le dépotoir que par des fonds et des
fragments de panse. Les fonds apodes, mais
séparés de la panse par un étranglement (ig. 7,
n° 55) renvoient probablement aux types Is. 63
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Fig. 6 Îlot Camelin à Fréjus. Fonds avec marques sur
récipients à panse carrée ou rectangulaire bleu-vert du
IIe s. (© dessins : D. Foy ; photos : L. Damelet, CCJ/UMR
7299)
Les verres de l’îlot Camelin à Fréjus (Var)
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dessins
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Fig. 7 Îlot Camelin à Fréjus.
Autres récipients bleu-vert
du IIe s. (© D. Foy)
ou 65. La présence de gros fragments de panse
portant des côtes obliques ou fourchées (ig. 7, n°
56) pourrait induire la présence d’une urne de type
Is. 67c, modèle inhabituel en Provence, mais il
n’est pas exclu que des côtes de ce type puissent
décorer une toute autre forme. De même, un fond
sur pied annulaire massif portant des marques
d’outils (ig. 7, n° 57) pourrait appartenir à une
urne de type étranger au répertoire méditerranéen
(urne pommiforme Is. 94 très fréquente dans le
centre de la Gaule : Moirin 2002, 137-146) mais
cela reste une hypothèse fragile.
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Fig. 8 Îlot Camelin à Fréjus.
Aryballes et vases à parfum
bleu-vert du IIe s. (© D. Foy)
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Petits récipients en verre bleu-vert ou verdâtre
Les pots à panse quadrangulaire et embouchure
repliée (Is. 62) sont relativement nombreux
dans le dépotoir, mais les quatre ou cinq pièces
comptabilisées grâce à leur embouchure
particulière laissent imaginer des contenants de
petit gabarit (ig. 7, n° 58 à 61). Hors du dépotoir,
on note une embouchure de taille supérieure (ig.
7, n° 62). Il est possible que ces petits contenants
aient été destinés à contenir des produits
cosmétiques tout comme les récipients suivants.
Les aryballes au nombre de quatre ou cinq sont
identiiés par des anses déliées et verdâtres (ig.
8, n° 63-64) ou delphiniformes et bleu-vert (ig.
8, n° 65-66). Le fragment d’aryballe le mieux
71
conservé est en dehors du dépotoir (ig. 8, n°
67).
Les vases à parfum (ig. 8, n° 68-71)
essentiellement représentés par des unguentaria
à long col cylindrique et embouchure ourlée : un
unguentarium à panse en doucine et quatre ou
cinq unguentaria chandeliers. On ne relève qu’un
seul balsamaire AR 135.
Cette présentation sélective des verres trouvés
dans l’Îlot Camelin démontre une fois de plus
l’importance de Forum Julii au Ier s. Le mobilier
en verre du IIe s., jusqu’ici moins connu à Fréjus,
y est particulièrement abondant. L’ensemble
de verres provenant du dépotoir et d’autres lots
plus modestes donneront une bonne image de
Les verres de l’îlot Camelin à Fréjus (Var)
l’utilisation de la verrerie à cette époque. Outre
les contenants en verre bleu-vert présentés, il
comprend des assemblages de verres incolores
de formes (verres à boire, coupes, cruches,
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Maghreb, Grèce, Chypre, Turquie, mer Noire, ProcheOrient, Égypte, Soudan, Cyrénaïque, France (Addenda),
Aix-en-Provence, Lyon, 2006, Association Française
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3 : Grande-Bretagne et addenda : Pays-Bas, France,
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Lyon, 2011, Association Française pour l’Archéologie du
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31
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incolores ou colorés ; dépressions).
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Lazar 2006 : Lazar I. : « Base Marks on Glass Vessels
found on the Territory of Modern Slovenia : Commentary
and Catalogue », in CSMVA 2, 245-261.
Moirin 2012 : Moirin (A.) : La vaisselle en verre d’époque
antique. Collections du musée du Berry à Bourges,
Bourges, 2012.
Pfahl 2012 : Pfahl (S. F.) : Instrumenta Latina et Græca
Inscripta des Limesgebietes von 200 v. Chr bis 600 n.
Chr, Weinstadt. 2012.
Price 2006 : Price (J.) : « Mould-blown and impressed
Designs and Names on Vessels in Spain », in CSMVA
2, 2006, 282-320.
Rivet et al. 2000 : Rivet (L.) avec la collaboration de
Brentchaloff (D.), Roucole (S.), Saulnier (S.) : Fréjus,
Atlas topographique des villes de Gaule méridionale,
2, Supplément 32 à la Revue Archéologique de
Narbonnaise, Montpellier, 2000.
Rottloff 2006 : Rottloff (A.) : « Bodenmarken auf
halbformgeblasenen Gläsern aus Raetien », in CSMVA,
2, 145-185.
Roussel-Ode 2014 : Roussel-Ode (J.) : Le verre antique
dans les chefs-lieux de cités de la moyenne vallée du
Rhône, monographies instrumentum 49,
Monique
Mergoil, Montagnac, 2014.
Tout feu 2001 : Foy (D.), Nenna (M.-D.) dir. : Tout feu
tout sable mille ans de verre antique dans le Midi de la
France, cat. exp., Musée d’Histoire de Marseille 20012002, Aix-en-Provence, 2001.
2
0
1
5
Paris, 29e Rencontres (2014)
Siège social : C/o Les Arts Décoratifs - Musée des Arts Décoratifs - Département du Verre
107 rue de Rivoli, 75001 PARIS
http://www.afaverre.fr
Au sommaire
de ce numéro
2
Sommaire
4
Éditorial
9
Brut C.
État de la recherche sur le verre archéologique trouvé à Paris.
13
Arveiller V., Vanpeene N.
Essai de synthèse sur le verre antique trouvé à Paris.
20
Roussel-Ode J.
Des verres antiques mosaïqués à damiers à Alba-la-Romaine (Ardèche).
22
88
Lagabrielle S., Velde Br.
Le verre des vitraux de la Sainte-Chapelle (1243-1248) : l’apport des analyses
92
Berthon A., Caillot I.
Le verre du Carreau du Temple, Paris (3e arr.), présentation des ensembles clos
(XIVe - XVIIIe siècles).
97
Vanriest E.
La verrerie de Paris (1597-1610).
101
Lefrancq J.
A propos d’un article récent : la coupe fragmentaire en verre façon de Venise, gravée
d’un texte en néerlandais, trouvée dans les fouilles de la cour Napoléon du Louvre.
Excoffon P., Foy D., Roussel-Ode J.
Les verres de l’îlot Camelin à Fréjus (Var). Un aperçu du mobilier des Ier
et IIe siècles apr. J.-C.
104
32
Mérigot E.
Les Raux, une famille d’émailleurs parisiens, du règne de Louis XIV au siècle des
Lumières.
Klein M.
Un encrier romain de Mayence (Mainz- Mogontiacum) en Germanie
supérieure.
105
36
Mérigot E.
Charles François Hazard, émailleur oculiste (1758-1812) et son père Louis
François Hazard (1728-1802), cordonnier.
Foy D.
Le verre romain du secteur des Ferrailleurs à Toulon, quartier
Besagne-Dutasta.
106
Palaude S.
La thévenotte, célèbre bouteille parisienne axonaise d’Ancien Régime.
40
Eristov H.
Des verres dans un décor mural de Lutèce.
109
Carré A.-L.
Les collections de verrerie au Musée des arts et métiers.
41
Simon L.
Le verre et ses substituts, le site gallo-romain de Mallemort-surCorrèze (Corrèze).
113
Cho S. M.
Jean Luce et le renouveau du service de table à Paris dans l’entre-deux-guerres.
44
Guérit M., Ferber E.
Découverte de deux ateliers de verriers de la fin du IIe et du début du IIIe
siècle au Pègue (Drôme).
117
Ayroles V.
Commerce et diffusion de la verrerie d’art à Paris au XXe siècle.
121
Rolland J.
Expérimentation archéologique : fabrication de parures celtiques à partir d’un bloc de verre brut
daté de la fin du IIIe siècle av. J.-C. provenant de l’épave des Sanguinaires A.
124
Fontaine-Hodiamont Ch., collab. Kappes M., Leroy-Lafaurie P.
Du sol à l’atelier de restauration : conseils pour la sauvagarde temporaire des
verres archéologiques.
Fiche technique : Les gestes qui sauvent, les gestes qui tuent...
131
Garnier N.
À la recherche du contenu des objets archéologiques en verre par les analyses
chimiques.
Fiche méthodologique.
140
Projet Veinar
145
Nouveautés, Actualités, Addenda
152
159
Nouvelles parutions et bibliographie récente
161
In Memoriam
163
Liste des membres et correspondants
165
Travaux universitaires, Annonces
50
Simon L.
Le verre du site gallo-romain de la Prairie de Fort-Clan à Châtellerault
(Vienne).
53
Mandruzzato L.
A note on vasa diatreta / cage cups in Aquileia.
56
Brut C.
La verrerie du haut Moyen Âge à Paris. Un état de la question.
61
Foy D.
À propos de quelques verreries des VIIIe - Xe siècles du Midi de
la France.
66
71
Raux S., Gratuze B., Langlois J.-Y., Coffineau E.
Indices d’une production verrière du Xe siècle à La Milesse
(Sarthe).
Roussel-Ode J.
Deux vases en verre d’époque médiévale découverts à Saillans
(Drôme).
73
Pactat I., Gratuze B., Derbois M.
Un atelier de verre carolingien à Méri, “ZAC Nouvelle-France” (Oise).
79
Weiss V.
Cartographie des verriers parisiens (XIIe-XVIIIe siècles)
En couverture :
Bouteille en verre bleu, présentée lors de l’exposition
“Baccarat, la légende du cristal”, Petit Palais, Paris (© J. Clesse)
Assemblée générale